Monsieur Georges MOREAU
Un Menhir
(Avec tout mon respect, au revoir Georges.)

Et puis un jour banal notre phare s’éteint,

Il avait tenu bon dans le vent et l’orage
Comme un chêne royal face à tous les tourments ;
Sans doute et sans faillir il montra son courage
L’esprit fort, le corps sain, fidèle à ses serments,
Un guide fabuleux combattant du naufrage.

Et puis un jour banal exige le silence,

Le mystère éternel impose son regard
Il faut croire à demain, appeler l’espérance,
Surtout ne pas douter, abasourdi, hagard,
Même si la douleur, la cruelle souffrance
Renforcent la colère et le manque d’égard

Et puis un jour banal réanime la flamme,

On le revoit stoïque, authentique fanal,
Montrer au flot hargneux à soigner sa dérive,
Au pauvre matelot perdu dans un chenal
Comment lutter encor et rejoindre la rive ;
Le devoir véritable, en rien subliminal.

Et puis un jour banal on veut tourner la page.

Un sourire ou un mot revient le souvenir,
Il n’est jamais parti, point ne saurait le faire,
Il habite à jamais le présent, l’avenir
De cette image-là, nul ne peut se défaire,
Vous parlerez longtemps de ce fameux menhir.

Et puis un jour banal notre phare s’éteint,

Jo Cassen
(Nom de plume de Michel Lecler)
« Tous droits réservés »
29 novembre 2023

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